Il existe autant d’apicultures que d’apiculteurs.
Chacun ayant des objectifs personnels ou professionnels différents, les méthodes appliquées en apiculture dépendent de nombreux facteurs. Il n’y en a pas une meilleure que l’autre, chacun est convaincu de faire au mieux pour son cheptel. Je vous parle ici de ma pratique 100% respectueuse.
Préserver l’espèce
Depuis les premiers instants où j’ai imaginé devenir apicultrice, mon objectif premier a été de participer à la préservation des abeilles et d’œuvrer à un meilleur environnement. Tel un colibri qui apporte sa goûte d’eau pour éteindre l’incendie. Ma philosophie de travail n’a pas changé aujourd’hui. Le respect de mes abeilles est primordial. C’est pourquoi, la production de miel n’est pas poussée à l’extrême dans mes ruches. Loin de moi l’envie de les fatiguer ou de les tuer pour les récoltes.
Une charte de qualité bio
Bien que je ne cherche pas à être labelisée, ma ligne de conduite s’inspire de la charte bio de chez Nature et Progrès.
Comme mentionné dans d’autres articles, j’ai pour idéal de tourner en circuit fermé pour la cire d’abeilles. Il y a quelques années, nous avons assisté à un effondrement massif des colonies et de nombreuses cires adultérées ont été découvertes sur le marché. Ma participation aux conférences sur l’importance de la cire et les échanges avec l’ULG m’ont permis de prendre conscience de son impact sur la santé générale des abeilles. Je vise donc la production de ma propre cire pour mes colonies.
Les traitements employés, pour lutter contre le varroa, respectent les normes et n’ont jamais lieu en période de miellée.
J’aime à dire que parrain a commencé à travailler avec les abeilles noires, les « abeilles du Pays ». Cependant, sachant que le rucher accueille des essaims qui ne déclinent pas leur identité lors de leur arrivée, je pense que nous sommes plutôt axés sur la multiculturalité… Pas de racisme par chez nous !
Une méthode non invasive avant tout.
Toute l’année, les abeilles œuvrent pour maintenir une température entre 34°C et 35°C et un taux d’humidité entre 50 et 70% dans la ruche quel que soit le temps. Ouvrir et visiter la colonie « juste pour trouver la reine », « juste pour voir » peut perturber cet équilibre. Je pratique donc une apiculture non invasive. Je visite mes colonies pour le strict nécessaire. Mais avant d’ouvrir, je me base sur l’observation « au trou de vol » et sur l’état du « lange » (plancher sous la ruche).
En période d’essaimage, à l’arrivée de l’été, le contrôle est plus intensif pour y déceler les cellules royales. Je divise les colonies si nécessaires. A l’école, nous avons appris à clipper les reines (couper une partie de l’aile), les mettre en cagette,… Je suis contre cette pratique. L’essaimage est un acte de survie pour les abeilles, je préfère travailler sur les causes que de limiter leur instinct. Et si malgré tout une colonie s’envole, c’est que je suis passée à côté d’une information.
Une pratique non intensive
Ce projet part avant tout d’une histoire familiale, d’un coup de cœur de parrain pour ses abeilles. Je prends la relève, je modernise, je fais varier les produits. Mais il est important pour moi que cela reste à taille humaine. Pas de parrainage ou de crowdfunding. Bien que cela soit tentant pour avancer plus vite dans mes idées, je n’adhère pas à cette pratique qui exige du client une grosse somme pour deux pots de miel par an. Je ne me sentirai pas honnête en pratiquant de la sorte. J’ai décidé d’évoluer au rythme auquel la nature me le permettra. Pas de centaines de ruches à mon actif, ni dans mes projets futurs. De plus, cela créerait une pression et une concurrence avec les autres insectes pollinisateurs. La biodiversité à toute son importance.
Une pratique naturelle
En apiculture, nous pouvons nous procurer des reines inséminées artificiellement. Dans la lignée de ma conduite de départ, je ne pratique pas d’élevage intensif et je ne veux pas en bénéficier de cette façon non plus. La nature prévoit que la reine soit fécondée naturellement lors de son vol nuptial. Si une nouvelle reine voit le jour au rucher, elle bénéficiera de la génétique environnante. Afin d’éviter la consanguinité, je ferai appel à des reines fécondées naturellement ou à des amis apiculteurs de confiance pour leur acheter une nouvelle colonie.
Un rucher sédentaire
Mon cheptel reste en place toute l’année. Certains pratiquent la transhumance avec leurs colonies. Cela signifie déplacer ses ruches selon les besoins de pollinisations et les possibilités des récoltes. Cela crée un stress pour l’abeille ainsi que des risques sanitaires. Sans compter l’impact de CO2 sur le déplacement des ruches en camions ou en voiture. Je préfère améliorer l’entourage direct du rucher qui me semble plus écologique et bénéfique.
Ma priorité financière : l’utilité pour les abeilles
Je gagne ma vie à travers un emploi à temps partiel. Le reste du temps, je le consacre à ce projet. Chaque €uro récolté est prioritairement réinvesti pour la santé de mes abeilles. Mon objectif premier est d’améliorer l’environnement du rucher. Des arbres, des haies, de nouvelles ruches, … L’argent que je perçois lors de la vente des produits est donc directement bénéfique aux abeilles. Le reste permet de m’équiper pour les confections de produits, de payer les assurances, les frais divers liés au bon fonctionnement d’une « entreprise ». Je rêve d’avoir une vraie miellerie pour plus d’aisance de travail. Une partie des finances serviront à mes formations pour un service encore plus précis. En guise d’exemple, l’apithérapie nécessite un budget de +/-2500€. Travailler la transmission de valeurs aux jeunes est aussi un projet qui me tiens à cœur. Je m’équipe petit à petit en outils pédagogiques diversifiés pour me rendre dans les écoles. Ma plus grande satisfaction est de voir évoluer mon environnement et de partager ma passion avec le plus grand nombre. Et si un jour, cela est possible d'obtenir un salaire, il ne se fera sera pas au détriment du bien-être de mon cheptel.
100% naturelle : une douce utopie...
Une apiculture 100% naturelle signifierai de les laisser vivre dans les ruches, sans traitements contre le varroa, en les laissant profiter de tout leur miel, sans vérifier l’essaimage…
L’idéal est difficile à trouver, tout type de pratiques comporte des défauts. Il faut pouvoir poser des choix et en accepter les conséquences. C’est tout un équilibre à trouver entre le bien des abeilles et les objectifs poursuivis. Je m’inspire de ce qui me semble le plus juste pour elles avant tout, le plus naturel, tout en réfléchissant à l’efficacité de ce que je mets en place et malgré tout à une certaine rentabilité. Affirmer le contraire serait mentir car nous nous régalons de leur miel…
Bonjour Jessica,
Bravo pour ce grand engagement et aussi pour le respect que tu portes au bien-être de tes abeilles !
Merci de nous faire profiter de tes excellents produits !
Merci à toi de partager ton avis avec les visiteurs de mon site. Je suis heureuse de recevoir tes retours.